We are what we don't see, missed everything
Une vie de chiffres, de nombres et de calculs ininterrompus
Some things never change
Sacred Spirit
Always fighter
En toute simplicité...
8 avril 2008. Plus que 68 jours avant le début et 73 avant la fin. Le début du bac et sa fin. La fin du lycée aussi. Beaucoup de nostalgie, mais une grande envie que ça se termine, pour de bon. Une page se tourne, je vais de l'avant et je profite. C'est maintenant qu'il faut réussir pour devenir exceptionnelle. Je veux être exceptionnelle. Et j'y arriverai, croyez-moi. C'est pourquoi je vais fermer cette page, ou du moins y mettre un terme, car ça y est je suis passée à autre chose, ce n'est plus moi ici. Aujourd'hui je dis donc adieu à ces quelques mois de ma vie, à une partie de moi pour prendre mon envol et ne plus trainer ce fardeau de souvenirs. Merci à ceux qui viennent anonymement car ce sont souvent les lecteurs anonymes qui nous suivent assiduement et biensur merci à tous les autres. Je tire ma réverrence du cybermonde pour affronter un monde nouveau et bien réel, souhaitez moi bonne chance. Il faut une fin à tout. Je me retire.
Les yeux fermés, les doigts qui filent et le coeur qui pense.
Cet après midi le ciel était d'un bleu parfait, les rayons du soleil caressaient ma peau blanche d'hiver, il faisait bon. L'herbe du jardin était grasse et commençait à être moelleuse, comme au printemps. J'étais pieds nus et je n'avais qu'une seule envie celle de m'allonger par terre, me détendre, fermer les yeux, penser, les écouteurs aux oreilles. Et puis, parmi la lecture aléatoire, il y a eu cette chanson que je n'avais pas encore écoutée. Un piano-voix comme je les aime. J'ai été surprise par le jeu du piano qui crée une mélodie à la fois mélancolique et énervée, les paroles si simples mais pourtant pleine de véracité et de jugement de soi même, l'interprétation toute en douceur amplie de sincérité et de pudeur, l'émotion qui émane de ces cinq minutes et cinquante neuf secondes d'amour. A l'écoute de ces quelques notes et de ces mots, j'ai repensé à tellement de choses...à moi, et à ces quelques "ils" que j'ai pu avoir dans ma vie. Que d'amours gâchés. Je les ai aimés, vraiment. Mais pas assez pour continuer, pas assez pour rester encore aveugle et naïve, pas assez pour essayer, pas assez pour avoir confiance. C'est certainement de ma faute, mais peut être aussi un peu de la leur si je ne suis plus aussi confiante que j'en ai l'air. J'ai vécu des mois merveilleux d'amour avec certains, mais ça s'est toujours mal fini. Et toujours par mes paroles, jamais par les leurs. J'étais amoureuse, comme par magie et comme cet artiste le dit "être amoureux ça rend fout d'amour". Et puis, d'un coup tout change, c'est toujours sa faute à lui. Une fois l'histoire finie, une fois la tempête passée, on se souvient des bons moments, on sourit, les larmes synonymes du passé montent aux yeux dans lesquels des tonnes d'images défilent, et on se dit qu'on aime, encore et toujours. Et c'est quand on croit que c'est finit, au dernier moment, qu'on repense au commencement et qu'il y repense aussi. Chacun dans notre coin, chacun dans notre vie, on pense à l'un l'autre. Même s'il ne fait plus partie de ma vie pour différentes raisons, je l'aimerai toujours, comme une folle.
Je ne pensais pas dire ça un jour.
I have a dream
Il est 8h30 et l'appartement n°7 du 16 Avenue Foch est en pleine ébullition. Il ne trouve pas sa cravatte, Hannah a perdu sa barette à strass et Louis n'est pas encore coiffé. Et elle, elle se rend compte qu'elle a oublié un dossier au tribunal. Elle enfile son tailleur noir Armani, tire ses cheveux longs et bouclés et les rassemble en un chigon parfait, sort son poudrier Guerlain et tout l'attiraille de la même marque, et se maquille en vitesse, le résultat est à la hauteur de ce qu'elle attendait. Maintenant, c'est mission commando : à la recherche de la barette à strass. Et, de la main gauche, elle coiffe les cheveux ébouriffés de Louis. Les enfants sont prêts. Reste à le satisfaire : sa cravatte. Elle le persuade que la grise va aussi bien que la noire qu'il ne trouve pas. Il lui fait confiance et lui adresse un tendre sourire. C'est à cet instant précis qu'elle se dit en son propre intérieur qu'elle l'aime et qu'elle ne regrette rien. 8h50, il part et emmène les enfants à l'école. Quant à elle, elle descend au rez de chaussée, n°2 et pousse la lourde porte en chêne à côté de laquelle trône une plaque dorée "Avocate à la cour d'appel de Paris". Sa secrétaire n'est pas encore arrivée, ce n'est pas bien grave, se dit-elle. Elle alla se faire couler un café et s'installe dans le fauteuil en cuir qu'elle avait récemment acheté pour mettre dans son bureau. Des dossiers de toutes les couleurs forment de grandes piles un peu partout dans la pièce. Assise, elle les contemple d'un air dépité en premier lieu, elle se reprend ensuite et se dit qu'elle n'a pas à rechigner, que ce métier elle l'a désiré et qu'elle en a bavé pour y arriver. Elle vide donc sa tasse en vitesse et se met aussitôt au travail. Sa secrétaire ne tarde pas à arriver, et elles se mettent à discuter de l'affaire B tout le reste de la matinée. Il est maintenant midi. Léa sonne au N°2 du 16 Avenue Foch, elle raccroche son portable et va lui ouvrir. Elles se voyaient ainsi tous les Jeudi midi. Elles partent toutes les deux et se racontent les dernières nouvelles. Elles se connaissaient depuis une quinzaine d'années maintenant. Elle aussi avait eu des enfants et s'était mariée, avec son amoureux des années lycée. Elle lui parle d'un projet de monter une boite de stylisme, son rêve depuis le collège. Elle approuve, comme toujours. Elles se séparent après le repas. Elle appele un taxi qui se dirigea vers le tribunal, elle a une affaire importante à plaider cet après midi. 16h30, le jugement est terminé, et elle a remporté ce procès. Il est maintenant temps pour elle d'aller à la sortie de l'école. Ils retournent tous les trois au 16 avenue Foch, les deux montent au n°7 et elle retourne au n°2. Elle est loin d'avoir fini... Il est maintenant 21h et il pleut Avenue Foch. Il court en costume taillé sur mesure sous un parapluie noir qui se retourne à chaque raffale de vent. Ses enjambées finissent dans des flaques d'eau et éclaboussent les vieilles dames, foulard Hermès au cou, qui se retournent et pestifèrent. Sa femme l'attend sous le porche, ils sont en retard. Ils sont invités quelques rues plus loin à un dîner chez des amis. Leurs cheveux sont trempés, mais ça ne les empêchent pas de s'embrasser comme au premier jour. Elle lui murmure à l'oreille qu'elle n'a aucune envie d'aller à ce dîner, alors le regard en coin et le sourire aux lèvres, il lui rétorque que lui non plus. Il laisse alors échapper le parapluie, lui prend la main et la plaque contre le mur de l'immeuble. Ses yeux plongent dans les siens, elle se rappela le premier jour de leur rencontre. Il lui demande si elle a envie de faire un tour à Montmartre, comme avant. Elle n'hésite pas une seconde. Les escaliers, le Sacré Coeur, le Carroussel, les rues étroites, elle adore ce quartier. Ils y passaient beaucoup de temps tous les deux auparavant. Ces derniers temps, ils s'étaient un peu oubliés, à cause du travail. Il s'en était rendu compte et désirait que tout redevienne comme avant. Il l'emmène alors dans un petit resto de quartier, ils se dévorent des yeux pendant tout le repas. En fait, rien n'a changé, tout est comme au premier jour. Ils oublient pendant un instant le présent, et retournent une dizaine d'années plus tôt. Rien que tous les deux. La nuit ne fait que commencer...